Comment fixer son salaire d’auto-entrepreneur ?

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En auto-entreprise, le salaire est un sujet important. L’auto-entreprise vous permet d’être indépendant et de travailler pour le compte de différents clients. Mais il n’est pas toujours facile de s’y retrouver financièrement. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de déterminer son tarif en fonction du salaire d’auto-entrepreneur souhaité.
Combien gagne un auto-entrepreneur ? Un auto-entrepreneur peut-il se verser un salaire ? Comment se verser un salaire d’auto-entrepreneur ? Découvrez toutes les informations pour déterminer votre salaire d’auto-entrepreneur.

MINI-SOMMAIRE :

  1. Qu’est-ce que le salaire d’un auto-entrepreneur ?
  2. Quelles informations sont à prendre en compte pour fixer son salaire d’auto-entrepreneur ?
  3. Quelles sont les charges rentrant dans le calcul du salaire d’un auto-entrepreneur ?
  4. Existe-t-il une limite dans le montant du salaire de l’auto-entrepreneur ?

Qu’est-ce que le salaire d’un auto-entrepreneur ?

Tout d’abord, il est important de comprendre qu’un auto-entrepreneur ne perçoit pas de salaire. Le fait que les termes d’auto-entrepreneur et de salaire ne soient pas compatibles s’explique par le fait que celui-ci est considéré comme un travailleur indépendant, relevant du statut de travailleur non-salarié (TNS).

Il n’est alors pas réellement correct de parler de « salaire d’auto-entrepreneur« , et serait plus approprié de se référer au revenu de l’auto-entrepreneur, ou à sa rémunération. En effet, l’emploi du terme « salaire » est conditionné par l’existence d’un contrat de travail, définissant ainsi le statut de « salarié ». 

Dans le cas spécifique de l’auto-entrepreneur, le chiffre d’affaires est souvent confondu avec son salaire. Cependant, sur ce montant de chiffre d’affaires, des charges inhérentes à son statut et à son activité d’auto-entrepreneur doivent être déduites. Ce n’est qu’après cette déduction que l’auto-entrepreneur peut réellement percevoir sa rémunération.

Quelles informations sont à prendre en compte pour fixer son salaire d’auto-entrepreneur ?

Pour calculer le salaire d’un auto-entrepreneur, plusieurs éléments sont à prendre en compte par ce dernier. Il faut bien comprendre que la notion de salaire d’un micro-entrepreneur s’éloigne du mode de raisonnement du calcul du salaire d’un salarié. Avant même de fixer son tarif, l’entrepreneur doit avoir en tête le chiffre d’affaires qu’il veut atteindre et les charges de micro-entrepreneur quotidiennes qu’il doit payer (charges sociales, mutuelle, prévoyance auto-entrepreneur, etc).

Afin de fixer votre tarif, vous devez également réfléchir aux éléments suivants :

  • Les tarifs de vos concurrents ayant le même profil et les mêmes compétences que vous.
  • Le salaire minimum que vous voulez atteindre à la fin du mois : ce salaire est important pour fixer votre tarif avant la négociation avec vos clients.
  • Le temps nécessaire pour la gestion administrative de votre micro-entreprise.
  • Le temps travaillé pour votre micro-entreprise : pour que votre tarif soit rentable, vous devez garder à l’esprit que vous ne travaillerez certainement pas tous les jours de l’année et prendre en compte le nombre de jours travaillés.

Grâce à ces informations, vous pouvez sereinement fixer votre tarif et calculer le montant de votre salaire en micro-entreprise avant déduction des charges.

Bon à savoir : pour calculer le salaire d’un auto-entrepreneur, des simulateurs sont accessibles en ligne.

Quelles sont les charges rentrant dans le calcul du salaire d’un auto-entrepreneur ?

Pour calculer le salaire d’un auto-entrepreneur, il est nécessaire de comptabiliser les charges à déduire du chiffre d’affaires.

Les frais de développement de l’activité

Ces charges englobent les investissements et les coûts essentiels au bon fonctionnement de votre auto-entreprise. En effet, bien que les auto-entrepreneurs ne puissent pas déduire ces charges de leur chiffre d’affaires, ils doivent tout de même s’en acquitter. 

En fonction de leur activité, ils peuvent être amenés à régler divers frais tels que l’achat de marchandises, les redevances de licences pour des solutions digitales, les frais de transport, d’énergie, de loyers, de restauration, de publicité, de communication, de services bancaires, ainsi que les primes d’assurance obligatoires ou facultatives, entre autres.

Le micro-entrepreneur doit établir le montant de chaque dépense sur une base mensuelle. Ainsi, il peut calculer le montant total des dépenses chaque mois, qui sera ensuite déduit de son chiffre d’affaires pour obtenir une première estimation de sa rémunération d’auto-entrepreneur.

Les cotisations sociales 

En complément, il faut prendre en compte les cotisations sociales, qui sont calculées mensuellement ou trimestriellement en fonction du chiffre d’affaires. Ces cotisations, aussi appelées charges sociales, représentent des prélèvements basés sur les salaires ou le chiffre d’affaires. En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes tenus de les régler. Celles-ci sont alors directement déduites de votre chiffre d’affaires, selon un taux fixé en fonction de la nature de votre activité. Cette contribution vous garantit une couverture sociale de base, incluant des avantages pour les frais de santé, les arrêts maladie, la retraite, les prestations familiales, le décès et même l’invalidité.

Le montant de ces cotisations varie en fonction de votre chiffre d’affaires et de l’activité exercée dans votre auto-entreprise :

  • 12,3% pour la vente de marchandises ; 
  • 21,2% pour les prestations de services artisanales et commerciales (BIC) ;
  • 21,1% pour les professions libérales classiques (BNC) ;
  • 21,2% pour les professions libérales réglementées relevant de la CIPAV.

Les auto-entrepreneurs ont également l’obligation de s’acquitter de la contribution à la formation professionnelle (CFP), prélevée sur le chiffre d’affaires, avec des taux de :

  • 0,1% pour les commerçants ;
  • 0,2% pour les professionnels libéraux et les prestations de services ;
  • 0,3% pour les artisans.
Bon à savoir : un simulateur cotisations proposé par l’URSSAF pour les auto-entrepreneurs peut vous aider à connaître le montant de vos cotisations sociales. Par ailleurs, le site propose la possibilité d’effectuer des simulations d’impôt pour auto-entrepreneurs.

Les impôts

L’impôt sur le revenu

En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes automatiquement assujettis à l’impôt sur le revenu. Ce système fonctionne par tranche de revenus. Ainsi, chaque mois, vous acquittez votre impôt par le biais du prélèvement à la source, basé sur une estimation de votre chiffre d’affaires.

Néanmoins, grâce au régime micro-social simplifié dont bénéficie l’auto-entrepreneur, il est possible, sous certaines conditions de revenus, d’opter pour le versement forfaitaire libératoire. Dans ce cas, l’impôt sur le revenu est prélevé simultanément avec les cotisations sociales, selon un pourcentage fixe, dont le taux dépend, une fois de plus, de la nature de l’activité exercée au sein de l’auto-entreprise

Ces taux sont les suivants :

  • 1% pour les activités de vente ou de prestations d’hébergement ;
  • 1,7% pour les activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
  • 2,2% pour les activités de prestations de services ou les activités libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC).
À noter : que vous ayez opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire ou le prélèvement classique à la source, il est nécessaire de remplir chaque année votre déclaration annuelle de revenus. 

La CFE 

Un auto-entrepreneur est également tenu de s’acquitter d’une contribution locale connue sous le nom de cotisation foncière des entreprises (CFE). En effet, en complément de l’impôt sur le revenu, celui-ci est assujetti à la CFE d’auto-entrepreneur, qu’il doit régler de façon annuelle dans la commune où est établie son activité. Toutefois, il bénéficie d’une exonération de cette imposition au cours de la première année de son exercice professionnel.

La TVA

La TVA, ou taxe sur la valeur ajoutée, représente un impôt indirect supporté par le consommateur. En tant qu’auto-entrepreneur, vous devez facturer cette taxe à vos clients pour ensuite la reverser directement à l’État.

Toutefois, les auto-entrepreneurs bénéficient du régime de franchise en base de TVA. Cela implique qu’en deçà d’un certain plafond, vous êtes dispensé de la collecte et de la restitution de la TVA. 

Pour l’année 2024, ce seuil de franchise s’établit à :

  • 36.800€ pour les artisans et les professions libérales ;
  • 91.900€ pour les commerçants.

Existe-t-il une limite dans le montant du salaire de l’auto-entrepreneur ?

Il n’existe pas réellement de salaire maximum pour un auto-entrepreneur. Cependant, pour pouvoir continuer à bénéficier de ce statut, il est nécessaire de respecter les limites de chiffre d’affaires fixées pour les auto-entrepreneurs. La limite de salaire de l’auto-entrepreneur pour les prestations de service ne sera pas la même que pour des activités d’achat et de vente de produits. 

En effet, pour bénéficier du régime de l’auto-entreprise, vous devez respecter les seuils suivants : 

  • 77.700€ de chiffre d’affaires maximum pour les prestations de service ;
  • et 188.700€ de chiffre d’affaires maximum pour les activités d’achat et de vente de produits.